L'arrivée du café
Suite à son lien avec Napoléon, l’île avait atteint un niveau de célébrité et son industrie du café cottage renaquit brièvement. Le propriétaire de l’établissement à Bamboo Hedge, G. W. Alexander, envoya un échantillon à un courtier en café de Londres, William Burnie & Co., qui le déclara « de qualité et parfum très supérieur » avant de suggérer qu’il pourrait atteindre les 7 £ les 100 g. Encouragé par le potentiel d’une « source de revenus très sûre et appréciable », Alexander fit grossir la surface cultivée, et en 1845 put atteindre le plus haut prix de café du marché londonien d’un penny par livre.
La grande exposition
En 1851, un certain M. Magnus fit entrer son café St Hélène en compétition à la Grande Exposition dans le Crystal Palace de Hyde Park spécialement construit pour l’occasion. Il fut exposé au milieu des autres produits exotiques récupérés du monde entier, avec parmi eux le diamant Koh-i-noor pris chez les Sikhs en tant que réparations de guerre et présenté à la Reine Victoria.
La Grande Exposition des Travaux de l’Industrie de toutes les Nations fut l’une des plus belles réussites de l’utilitarisme victorien, et son catalogue avec le rapport des jurys offre un recueil des rouages labyrinthiques de l’esprit impérial. Les jurys purent récompenser un exposant de la Médaille du Conseil, la plus grande récompense. Les jurys individuels pouvaient attribuer les Médailles de Prix ou les Mentions Honorables. Le café apparaissait sous la catégorie « Substances utilisées pour la Préparation des Boissons », avec six membres du jury. Le président de cette catégorie était Edward de Lode.
Une mention honorable
Avec sa Mention Honorable en guise d’encouragement, St Hélène vécut une de ses poussées périodiques d’activité quand ses propriétaires décidèrent de planter du café, bien que le journal de l’île rapporta que « la raison pour laquelle le café n’est pas cultivé à plus grande échelle par les propriétaires terriens est… une volonté de moyens. ». Néanmoins, il semblerait qu’un fermier de café entreprenant trouva un marché pour son produit dans les salons parisiens, en pariant sur le lien avec Napoléon, après que Longwood devint une propriété française. En France, le café St Hélène était considéré comme « de qualité égale voire supérieure au meilleur moka » et se vendait pour 1s. 6d. la livre (un peu plus que l’évaluation Burnie). Cela représentait une petite prime sur le prix du marché pour le café à cette époque, suffisante, on l’espérait, pour attirer des planteurs avec du capital sur l’île. Cependant, en 1871, l’administration fut fortement endettée et l’île au bord de la banqueroute. Les dépenses furent coupées en plafonnant les appointements de nombreux fonctionnaires à 1 500 £, lesquels utilisèrent rapidement l’argent pour émigrer. La perte de capital et de travail fut quasi catastrophique, et de nombreux colons rentrèrent chez eux ou partirent pour le Cap de Bonne-Espérance. Le développement des plantations de café fut alors arrêté dans son élan, et en 1883, l’horticulteur Dr Daniel Moriss, plus tard promu Directeur des Kew Gardens, trouva « des plants de café très fins » bien que « négligés » dans un certain nombre d’endroits sur l’île, y compris à Plantation House. Il trouva que l’île put produire « une quantité raisonnable de café très fin ».
L’observation fut précise, mais sur St Hélène, le problème était toujours là. Finalement, il y eut une plante, le lin, qui fut introduite en 1874, et qui devint la denrée principale de l’île. Pour la première fois, le gouvernement montra un vrai enthousiasme pour ce projet agricole et pour les revenus qu’il généra. Presque tous les projets de café furent mis de côté dans cet élan de plantation de lin. Les arbres à café furent négligés, rarement récoltés, et personne sur l’île ne but le café qui y fut produit.
1989 - Un courtier de café
En 1989, un courtier en café londonien eut vent du café de l’Officier Agricole qui était en vacances en Angleterre et m’offrit la totalité de la récolte [à moi, Tony Wild]. J’étais le directeur des achats d’une compagnie de café à cette époque. Je l’achetai sans la voir, puisqu’il n’y avait pas d’échantillons disponibles. J’étais intrigué par le fait que je pouvais avoir l’intégralité de la production d’une île à propos de laquelle je ne savais que très peu. Le gouvernement a ensuite loué les champs de café à David Henry, un anglais dont le père était un Saint (comme les habitants de l’île l’appellent) et pu ainsi avoir la permission nécessaire pour déménager sur l’île. Il avait passé un peu de temps là-bas au début, quand une brève visite fut prolongée suite à la Guerre de l’Atlantique Sud, et avait remarqué le café de l’île. De retour à Londres, il fit des recherches sur ses origines et décida que s’il était correctement développé, il pourrait être un café de classe mondiale. Il postula à l’Organisation Internationale du Café pour enregistrer le café comme produit britannique afin qu’il soit commercialisé librement, mais ses plans furent contrecarrés par la décision unilatéral du gouvernement de me vendre le café avant qu’il put aborder les questions de gestion, de qualité du traitement, et de classement, toutes nécessaires pour le mettre sur pied.
Finalement, le gouvernement loua les plantations expérimentales à David Henry. Il développa ces petites propriétés et en ajouta quelques unes, en vendant le café autour du monde, que ce soit à des torréfacteurs japonais, ou sous forme de grains aux États-Unis, ou alors par Internet, en vendant des paquets individuels de café torréfié à Hollywood ou à Honolulu. Il fut décrit par un visiteur comme le « Heathcliff de l’Atlantique Sud », mais son apparence sombre se mariait à un engagement passionné pour la qualité. Ainsi, le café St Hélène est l’un des cafés les plus chers du monde. Pourtant, le goût du café St Hélène peut être attribué à son histoire particulière, à son sol, à son microclimat, à un talent et expérience considérables dans le processus qui mène au meilleur parfum.
2009 - Le Solomon & Company
En 2009, David Henry quitta Ste Hélène et les plantations de café furent reprises par Solomon & Company (St Helena) Plc. Fondée en 1790 par Saul Solomon, Solomon & Company (St Helena) Plc (ou « Solomons » comme elle est connue dans les maisons de l’île), a des liens profonds avec l’histoire de Ste Hélène, et fait partie intégrante de la vie de l’île. La compagnie fut fondée en 1790 comme un seul opérateur qui s’est développé ensuite en un partenariat, avec un magasin, une pension de famille, un service légal et d’assurance et mit en place la première presse imprimée de l’île, pour devenir une société à responsabilité limitée en 1951. La compagnie fut nationalisée par le gouvernement de Ste Hélène en 1974. Au début des années 80, un changement dans la politique du gouvernement conduisit à une privatisation partielle de la compagnie. En 1984, la compagnie devint une société anonyme.
En tant que plus grande entreprise de Ste Hélène, elle y est connue comme « the Company ». La compagnie vieille de 220 ans gère des magasins dans toute l’île, les opérations de carburants, les stations service de Jamestown, Longwood et Half Tree Hollow, et un marché de gros. C’est aussi l’agence d’expédition et d’assurance de l’île, qui gère également les transports, l’agriculture, la construction, l’électrique, les technologies de l’informations, l’inspection des véhicules et les droits de quai.
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